impact de la pollution sur la qualité et le prix de l'eau en France
L’eau douce est essentielle à la santé et au maintien des écosystèmes qui fournissent notre alimentation ainsi que d’autres biens et services essentiels. Environ 2,5% de l’eau présente sur terre est de l’eau douce, en bonne partie inaccessible.
Aujourd’hui près de 30000 personnes meurent par jour suite à des problèmes liés à l’eau. Plus d’un milliard de personnes n’ont pas accès à une source d’eau sûre et 2,6 milliards de personnes ne disposent pas de moyens d’assainissement satisfaisants. Le manque de moyens d’assainissement entraîne une contamination microbienne généralisée de l’eau de boisson.
Quelles sont les conséquence des nitrates sur la qualité de l'eau ?
Les nitrates et les pesticides ne sont pas directement nocifs pour l'homme. Mais une fois digérés ils peuvent se transformer en nitrites,et en nitrosamines, qui ont un effet cancérigène. Par ailleurs, la présence importante de nitrates provoque l'eutrophisation des rivières et des mers qui sont alors envahies par des algues parasites. Les pesticides présents dans l'eau sont aussi cancérigène. De trop nombreux points de captage d'eau sont abandonnés car ils présentent une forte teneur en pesticide.
Quelle eau buvons nous vraiment ?
Une enquête a déjà été réalisée en 2012 : sur dix départements testés, 9 avaient au moins une commune en dérogation pour des excès en nitrates, sulfates ou déséthylatrazine, un herbicide interdit depuis septembre 2003. Selon 60 millions de consommateurs, l'appel aux consommateurs va permettre de mieux cerner les problèmes: «Si on s'aperçoit que le système de dérogation est courant et devient la règle, c'est quand même une information importante. Ça veut dire que les normes sont très souvent, voire tout le temps dépassées. Ces dérogations sont accordées pour une durée de trois ans, renouvelables deux fois. Donc il y a des communes où il peut y avoir une dérogation pendant 9 ans! Il faut quand même faire quelque chose».
La pollution augmente le prix de l'eau !
Depuis 15 ans, le prix de l'eau a doublé alors même que la qualité de la ressource a diminué. 2 phénomènes sont en partie liés. La pollution des eaux génère des coûts trop importants dans deux domaines : les opérations de traitement pour avoir une eau potable et dont le coût augmente avec le degré de pollution, les actions mises en place pour lutter contre la pollution qui sont payées par une redevance pollution versée aux agences de l'eau. Aussi, la redevance pollution est le poste qui a le plus fortement augmenté dans la facture d'eau du consommateur.
Les pesticides et les nitrates inondent les cultures… mais aussi l’eau du robinet
Plus d’un million de consommateurs reçoivent une eau contaminée en pesticides, en nitrates et en sélénium. Les départements les plus touchés se retrouvent dans les zones où l’agriculture est la plus intensive : Bassin Parisien (Eure-et-Loir, Loiret, Seine-et-Marne, Yonne), le Nord et la Champagne (Pas-de-Calais, Marne, Aube).
L’agriculture : un pollueur récidiviste
Loin d’être ponctuel, le problème de la pollution d’origine agricole est structurel. L’utilisation des pesticides n’a pas diminué en 10 ans. L’explication tient au fait que le principe pollueur-payeur est inversé. Alors que l’agriculture est à l’origine de la pollution en nitrates et pesticides respectivement pour 74% et 90%, ce sont les consommateurs qui supportent, via la redevance pollution, l’essentiel (près de 90%) de la facture. Au final, les pollutions agricoles génèrent sur la facture d’eau des dépenses supplémentaires annuelles au minimum comprises entre 640 et 1 140 millions d’euros, soit de 7% à 12% de la facture d’eau des ménages français(2).
Le magazine Que Choisir confirme la mauvaise qualité de l'eau du robinet en France :
Dans son magasine Que Choisir rend publique une analyse préoccupante de la qualité de l’eau du robinet distribuée en France.
Si 97,5% des Français ont accès tout au long de l’année à une eau de bonne qualité, en revanche près de deux millions de consommateurs paient, eux, pour une eau non conforme aux critères règlementaires. Le cocktail des principaux polluants décelés (pesticides, nitrates, sélénium) met en évidence les graves menaces que la pression agricole fait peser sur la ressource.
Traitement de l’eau et contamination naturelle : des défauts de réglage à la marge…
Les contaminations liées au défaut de traitement (qualité bactériologique, aluminium) et aux contaminations naturelles (radioactivité) sont nettement moins marquées. Si elles ne représentent que 31% de la pollution de l’eau, elles touchent néanmoins 1 500 communes et 500 000 consommateurs. Les associations locales de l’UFC-Que Choisir, situées dans ces secteurs, sont donc intervenues auprès des maires des communes concernées pour leur demander de prendre, sans délai, des mesures d’information des consommateurs et de traitement des non-conformités.
L’enjeu d’une eau de qualité est primordial, tant du point de vue du pouvoir d’achat, que de l’environnement. Il faut en effet rappeler que, comparée à l’eau en bouteille, l’eau du robinet remporte le match haut la main. Elle est ainsi à qualité équivalente, jusqu’à 130 fois moins chère que sa rivale en bouteille plastique et contribue près de mille fois moins à l’effet de serre(3).
L’UFC-Que Choisir ne peut plus tolérer le recours aux mesures palliatives où l’eau polluée est diluée avec de l’eau conforme, ni encourager la fuite en avant consistant à percer toujours plus de captages. Afin que les pollutions agricoles soient stoppées à la source, l’UFC-Que Choisir demande aux pouvoirs publics nationaux et européens :
- Une protection efficace de tous les captages ;
- Une application du principe constitutionnel pollueur-payeur dans le domaine des pollutions agricoles pour dissuader les pratiques agricoles polluantes ;
- Que les aides de la Politique Agricole Commune (PAC) soient réservées aux modes de production s’inspirant des principes des agricultures intégrées et biologiques.
eau du robinet ou eau en bouteille ?
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